La voix des femmes
“Parce que nous ne voulons probablement pas pleurer, c’est nous qui chantons à présent”
extrait d’un poème de Rola HASSAN, Syrie
Rola Hassan n’a pas pu sortir de son pays, la Syrie, pour participer au festival ; mais programmée, ses poèmes sont lus cependant ; ce soir par une femme poète Irakienne, Najat Abdoulla. Ainsi elle était présente parmi nous et la puissance de ses poèmes était ressentie d’autant plus, du moins pour moi. Je me laissais pénétrer par ses mots, les images qu’elle utilise, comme pour faire corps et coeur avec elle, touchée par son récit, la rejoigant ainsi, en conscience et partage, au delà des murs dressés.
Les femmes sont toujours présentes au festival. Cette année, la Voix des Femmes est forte et puissante.
Non pas le féminisme à la française, arrogant et tapageur, voire provocateur à l’extrême ; non, la puissance du quotidien, la puissance de la conscience. Elles sont celles qui restent, celles qui portent la tristesse et l’angoisse, et aussi les souvenirs et les attentes, celles qui portent l’origine, le lien à la terre, au pays et gardent donc l’espoir infaillible. Elles ne peuvent pas être autrement.
“parce que nous ne voulons probablement pas pleurer, c’est nous qui chantons à présent” …….. ou écrivons des poèmes
Ainsi Najat ABDOULLA Irak, Müesser YENIAY Turquie, Roja CHAMANKAR Iran actuellement pouruivant des études à Strasbourg, présentes au festival et très engagées dans leurs paroles, et d’autres, Natasha LAKO, Albanie, ….
Najat ne pourra pas sortir. Mais un poète Egyptien est également coincé à la frontière, nous ne savons pas s’il pourra la franchir et nous rejoindre avant la fin du festival ! …….
La poésie est considérée comme “dangereuse” par la force symbolique qu’elle véhicule, quand c’est de la “vraie poésie”.
Un poète Turc nous disait, “en Turquie, il n’y a pas de censure, il y a la liberté d’expression, mais les poètes sont emprisonnés”. La parole est libre, mais pas les hommes ! …… situation qui s’est dégradée surtout depuis dix ans.
Ce monde du Moyen Orient est secoué par des forces contraires très rudes, comme s’il était le microcosme de l’humanité !
Femmes
Il ne reste plus de tristesse où nous ne sommes pas tombées
A l’ombre de la déception
Nous avons grandi
Comme des fougères
Mais nous avons
Ouvert nos cœurs
Aux vastes journées
Et préparé aux matins
Les jardins et les oiseaux
Et parce que nous ne voulons probablement
Pas pleurer
C’est nous qui chantons à présent
Rola HASSAN, Syrie
22/07/2013